Libérer la colère
La colère une émotion souvent interdite :
Dans ma pratique de thérapeute psychocorporel je rencontre beaucoup d’hommes et de femmes pour lesquels l’expression de la colère reste bloquée ou réprimée.
J’ai d’ailleurs fait partie de ces personnes qui pouvaient ressentir une profonde colère sans pouvoir l’exprimer pleinement.
Elle pouvait sortir bien sûr mais n’avait, dans ces moments là, comme seul résultat que de blesser les personnes auxquelles je tenais le plus.
La colère est une émotion puissante et extrêmement importante. Elle est à valoriser tout autant que la joie ou la tristesse. Bien souvent nous avons du mal avec notre propre colère et par effet miroir, avec celle des autres.
Si je ne m’autorise pas à exprimer ma propre colère, comment pourrais-je supporter que cet autre puisse la décharger, qui plus est sur moi ?
Il est donc important de travailler sur l’acceptation, la valorisation et la libération de la colère dans un environnement qui nous sécurise et permette une expression pleine et entière. Évidemment le lieu de la thérapie est idéal mais nous ne sommes pas toujours avec notre thérapeute.
Que faire de la colère ?
En cas d’urgence, quand on sent la colère monter, que ce soit avec nos enfants ou nos proches, il faut temporiser.
Si possible, on s’isole et on utilise nos amis les coussins ou un vieil annuaire pour décharger notre colère dessus.
On frappe, on déchire, on crie, on hurle, on libère.
Le son accompagne le mouvement et participe grandement à la libération.
Une fois la décharge effectuée, on revient tranquillement à soi, on respire, on prend conscience de nos nouvelles sensations corporelles.
Faire cela permet de surfer sur la vague de la colère, de ne plus être submergé par elle. En travaillant en thérapie, on met du sens et l’on peut aller voir ce qui ce cache derrière la colère.
Bien souvent, il y a notre vulnérabilité, une zone de souffrance intolérable. La colère nous protège.
Elle est également une réaction spontanée et normale du corps qui a besoin de décharger une énergie qu’il ne peut plus contenir.
Les enfants et la colère :
Les enfants ont un grand besoin d’être accompagnés pour pouvoir extérioriser leur colère. Pour les plus petits, on proposera de les prendre dans nos bras en positionnant un coussin dans notre dos. De cette manière, ils pourront cogner sans nous blesser et se sentir entouré par l’amour de leur parent.
Plus tard l’enfant sera capable de se défouler de lui-même sur un coussin ou un punching-ball.
Que ce soit pour nous ou pour nos enfants, nier ou réprimer notre colère revient à se couper d’une partie de nous-même. Si vous ne l’avez pas encore vu, je vous conseille le film Vice et Versa. Il constitue une jolie invitation à reconnecter nos émotions et à retrouver nos potentiels.
Si la casserole déborde, il ne nous viendra pas à l’idée de mettre un couvercle dessus. Pourquoi ferions-nous différemment avec nos émotions débordantes ?